« En creux », œuvre collective inaugurée à l’école Pierre et Colette Soulages
Mardi 1er juillet, a été inaugurée une œuvre originale et collective créée par les enfants de l’école Soulages, accompagnés de toute la communauté éducative de l’école, sous l’égide des artistes OPJ Cyganek et Julie Poulain.
Après un an de résidence et de multiples rendez-vous créatifs avec les élèves, les agents, les enseignants et les équipes d’animation périscolaire et extrascolaire (Relais des enfants), le projet artistique "En Creux", possible grâce au « 1% artistique », a été révélé. C’est une première expérience de l’application de cette mesure dans une école montpellieraine qui consiste à réserver, à l'occasion de la construction ou de l'extension de bâtiments publics, une somme permettant la réalisation d'une ou plusieurs œuvres d'art spécialement conçues pour le lieu.
Ce projet prend la forme d’une série de bas-reliefs en céramique installés dans les espaces communs de l’école. Ces sculptures composent un jeu de piste visuel, une invitation à explorer le bâtiment et à redécouvrir les contours de son histoire, au fil du temps. En mêlant faits historiques, légendes, anecdotes du quotidien et de l’imaginaire des enfants, les œuvres ont pour fonction de raconter en image les récits fondateurs de l’identité du lieu.
Le titre du projet, « En creux », renvoie à la fois à la technique d’imprimerie, l’estampe, permettant de graver en relief mais également une manière de rendre le visible par l’invisible, les traces de présences passées, tels de petits fantômes.
Production des œuvres et Outils
Nous avions quitté les grands et petits artistes en janvier dernier article du 09/01/25 après l’étape de conception des œuvres. La production des œuvres a ensuite été réalisée dans l’atelier des artistes à l’exception d’une des œuvres créées en avril à l’école par les enfants : Pousse-pouce, le petit fantôme de l’escalier.
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Création de Pousse-pouce, le petit fantôme de l'escalier
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Création de Pousse-pouce, le petit fantôme de l'escalier
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Création de Pousse-pouce, le petit fantôme de l'escalier
Le projet se divise en deux séries de formes « matérielles » : les bas-reliefs et les outils qui ont permis leur réalisation.
Les outils sont les moules d’estampages en bois, les tampons et aussi les protocoles qui ont été déployés dans l’établissement. Ces protocoles prennent la forme de boites de jeu, de partitions papier et ont abouti à diverses productions.
Tout ce « matériel » est mis à disposition dans les deux bibliothèques pour inviter les futurs membres de la communauté scolaire à les activer.
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Moule d'estampage
Les petits fantômes de Soulages
8 petits fantômes ont été traduits en bas-reliefs, chacun associé à une histoire spécifique du lieu. Un 9ème bas-relief, intitulé Sur la piste des petits fantômes de l’école et installé dans le couloir donnant sur la cour de récréation rassemble tous les petits fantômes représentés en creux ou en relief.
Sur la piste des petits fantômes de l'école
Les chemins de l’école (le petit fantôme de la voûte) est installé au rez-de-chaussée, à l’entrée de l’école élémentaire.
Sa composition graphique de lignes en pointillé reprend le concept de plan et de chemin. Tous les membres de la communauté scolaire ont en commun de faire le chemin de leur domicile à l’école quotidiennement. Ainsi, ce protocole a proposé, à tout un chacun·e, de raconter en traçant tel un plan fait à main levée, leur chemin de l’école.
Les chemins de l'école (le petit fantôme de la voûte)
Lumières (le petit fantôme de l’ancienne chapelle) se trouve également au rez-de-chaussée dans le hall commun, au-dessus de la porte menant à l’ancienne chapelle.
Le motif est inspiré des rayons de lumières.
Le protocole réalisé par toute la communauté scolaire a consisté à rebaptiser la salle d’activité, appelée jusqu’à présent “ancienne chapelle”. “Lumières” a été le nom choisi pour rebaptiser la salle d’activité (jusqu’à présent dite dalle de l’ancienne chapelle), en référence à l’ambiance lumineuse particulière de la salle et aux savoirs, divers et variés, enseignés depuis des siècles dans le bâtiment.
Lumières (le petit fantôme de l'ancienne chapelle)
Pousse-pouce (le petit fantôme de l’escalier de la cour) est installé aux paliers du grand escalier.
Réalisé de la main des enfants, de leurs enseignants et du personnel de l’école, il consiste en l’estampage à la boulette dans un cadre pour mettre en valeur les empreintes de doigts.
Cela renvoie à l’art pariétal et ses traces d’outils dans les grottes connues par les jeunes enfants.
Pousse-pouce (le petit fantôme de l’escalier de la cour)
De Candolle (le petit fantôme du plafond orné) est au 1er étage au-dessus du sas d’entrée de la salle de motricité.
Les motifs représentés sont les empreintes de feuilles d’arbres de l’école et du jardin botanique.
Ce bas-relief fait référence, de par son nom, à la rue De Candolle dans laquelle se trouve l’école et le jardin botanique tout poche. Augustin-Pyramus de Candolle (1778-1841) a occupé la chaire de botanique de l’Université de Montpellier. Il a notamment travaillé sur la classification des plantes et donc produit de nombreuses illustrations caractéristiques, herbiers et divers dessins …
De Candolle (le petit fantôme du plafond orné)
Soulages (le petit fantôme des pierres creusées) est installé au 1er étage au bout du premier couloir
Ce bas-relief rend hommage à Pierre Soulages connu pour ses grandes peintures noires et pour les traces d’outils qui composent ses tableaux. L’œuvre reprend la forme des pierres creusées que l’on peut retrouver dans l’escalier principal.
Soulages (le petit fantôme des pierres creusées)
Les coquilles (le petit fantôme circulaire) se trouve au 1er étage dans la « niche » du long couloir
Les motifs sont des empreintes et moules de coquille. Toutes ces formes sont découpées en carreaux de forme spirale et ensuite réassemblées de façon à créer un nouveau motif, de creux et de pleins évoquant l’escargot, la coquille...Les coquilles (appelées en architecture trompes) sont des petits fantômes du quartier. On en trouve une, entre autres lieux, sur la place de la Canourgue. De plus, on retrouve de nombreux morceaux de coquilles dans les pierres en calcaire qui constituent le bâti du quartier.
Les coquilles (le petit fantôme circulaire)
La musique (le petit fantôme de l’imposte) est installée au 2ème étage au-dessus de la porte de service, palier haut.
Les motifs représentés sont des étuis d’instruments : saxophone, guitare, violoncelle, banjo, trombone et cor. En effet, avant d’être une école le bâtiment était jusqu’à très récemment le conservatoire de musique. Les habitants du quartier nous ont raconté qu’à l’époque de nombreuses personnes circulaient autour de l’école avec d’étranges sacs à dos et que l’on entendait de la musique sortir des murs.
La musique (le petit fantôme de l’imposte)
L’alphabet étonnant (le petit fantôme de porte) installé au 2ème étage dans le long couloir en face du « vrai » fantôme
Les motifs sont inspirés des affiches d’apprentissage accrochées dans les salles de classe, en référence à l’histoire passée et actuelle du bâtiment qui fut au fils des siècles un lieu de savoir et
d’enseignement : un conservatoire de musique, une école Normale d’enseignement supérieur, un couvent...
L'alphabet étonnant
La fresque
Pour la fête de l’école, les artistes ont proposé aux enfants de réaliser une fresque collective de 10 mètres de long, qui remet en scène les « fantômes » de l’école ! Celle-ci a été exposée dans la salle Lumières.
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La fresque
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Quelques définitions pour les enfants
Qu'est-ce qu'une œuvre d'art?
C'est un objet qu'une personne a fabriqué pour montrer ce qu'elle ressent, ce qu'elle imagine ou pour raconter une histoire. Il peut s'agir d'un dessin, d'une peinture, d'une sculpture et même d'une danse. Cette personne s'appelle un-e artiste.
Qu'est-ce qu'un bas-relief?
C'est une sculpture qui s'accroche au mur. Contrairement à un tableau, le bas-relief n'est pas réalisé en peinture ou au crayon mais avec une matière dure comme la pierre, le bois ou la céramique.
Qu'est-ce que la céramique?
Pour faire de la céramique, on utilise une terre particulière qui ressemble à de la pâte à modeler: de l'argile. On utilise nos mains, nos doigts, comme des outils pour fabriquer des sculptures. Ensuite, on fait cuire la terre dans un four spécial, très chaud, à plus de 1000 degrés! Quand la terre sort du four, elle est cuite et est très dure comme de la pierre, on appelle cela une céramique.